L’axe reliant les localités de Libenge, Dongo et Imese, toutes trois situées le long de la rivière Ubangi, a été l’une des zones les plus fortement touchées par le conflit de 1999 opposant les Forces Armées Congolaises (FAC) aux troupes du Mouvement de Libération du Congo (MLC), et notamment en termes de destructions : de nombreux villages ont été entièrement rasés et/ou brûlés, bombardés depuis la rivière par des barges et des bateaux militaires. La quasi totalité de la population a fuit pour se réfugier en forêt (certains séjours en forêt ont duré jusqu’à trois ans) ou dans les pays voisins.
Après avoir subi le passage des troupes et souffert des déplacements des populations, c’est actuellement le marasme économique qui emprisonne les habitants du nord Equateur dans un état de pauvreté caractérisé. La raison principale en est le double enclavement de la région : de par la rupture des échanges commerciaux fluviaux avec les traditionnels partenaires qu’étaient Kinshasa et Kisangani, d’une part, mais également à cause de l’état désastreux des axes de communication au sein même de la région. Il en résulte un pouvoir d’achat quasi nul, qui, dès lors que les villageois ont perdu leurs moyens de production et leur matériel, interdit tout redémarrage des activités de base telle que l’agriculture, seule véritable ressource pour le nord Equateur.
Sans plus parler de dynamisme économique, cet isolement de la région nord Equateur menace directement la sécurité alimentaire des populations y résidant. Les cas de malnutrition y sont ostensiblement nombreux, et la mortalité due, directement ou non, à celle-ci reste élevée, surtout chez les enfants en bas âge. Cette situation s’oppose de façon obscène à l’énorme potentiel agricole de la région.
Programme de relance des activités agricoles et de pêche en faveur des populations déplacées et réfugiées de guerre riveraines du fleuve Ubangi, Province de l’Equateur, République Démocratique du Congo

- Durée de l’opération : du 1er juillet 2002 au 31 mars 2003 (9 mois)
- Ressources humaines : 6 expatriés et 267 salariés locaux
- Budget : 1.497.872,00 euros
L’objectif de Première Urgence a été de favoriser la réinsertion durable des populations réfugiées et déplacées de guerre retournant spontanément dans leurs villages d’origine, le long du fleuve Ubangi, en amenant la région ciblée à un meilleur niveau de sécurité alimentaire. Pour cela, nous avons :
- Redynamiser les axes d’échanges commerciaux ;
- Améliorer la santé des populations par l’apport d’une alimentation suffisante et équilibrée ;
- Développer les compétences des populations locales et multiplier les échanges de tout ordre au sein d’une région encore très enclavée (travaux communautaires et associatifs).
Le programme de Première Urgence (distribution d’intrants agricoles et de pêche élémentaires et de rations alimentaires pour la protection des semences), a directement bénéficié à 5.200 foyers d’agriculteurs et à 2.400 foyers de pêcheurs, soit 54.720 personnes au total. La production agricole et les activités de pêche une fois relancées ont permis aux populations vulnérables d’être autosuffisantes en termes de sécurité alimentaire et de retrouver un niveau de vie satisfaisant.
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